Le 24 mai 2017, suite à la réception du rapport émanant des Nations Unies, plus précisément, du Haut Commissariat pour les Droits de l’homme, accusant les forces armées tchadiennes de crimes, tortures et viols en terre centrafricaine, dans le cadre de leurs multiples interventions, la réaction fut immédiate à Ndjaména. Une lettre de protestation est écrite par le Ministre de la Justice et envoyée au Haut Commissariat pour les Droits de l’homme, cette missive est rédigée au titre d’ observations préliminaires sur le rapport en attendant une autre réaction du gouvernement, dans les jours à venir .
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Une lettre officielle du gouvernement tchadien adressée à l’ONU comme ils disent .
Mais quelle lettre ! Une véritable catastrophe, une honte qui nous éclabousse tous .
La rédaction de Zoomtchad a lu cette lettre, digne de figurer dans les archives du bêtisier des Nations Unies.
16 fautes d’orthographe graves, impardonnables à ce niveau de responsabilité. Et encore, nous n’avons pas comptabilisé les fautes de tournures, les mauvaises expressions, l’absence de ponctuation là où il le fallait , certaines phrases sont du charabia, elles sont totalement incompréhensibles.Bref,on en a honte pour eux.Toutes les fautes d’orthographe sont soulignées et chacun s’en rendra compte.
Cette lettre est un véritable baromètre de l’état de l’administration tchadienne, des différents services, du niveau des cadres dans la République des ITNO, la République des » en fait, disons » .
On peut faire une autre remarque, il n’appartenait pas au Ministre de la Justice, d’adresser une lettre de protestation à un organe des Nations Unies mais plutôt au Ministre des Affaires Étrangères. Pauvre Tchad !
Cette lettre vient s’ajouter comme, en quelque sorte, symbolique du bilan de la situation économique, politique et sociale dressé par le journal français « le Monde »,il y a quelques jours. Elle témoigne de l’incompétence avérée des services étatiques, mais aussi, met en exergue, d’une certaine façon, que le Tchad est désormais un bateau qui dérive dans un océan de misère intellectuelle, sociale, de pauvreté, de répressions, de désorganisation totale; bref, une anarchie généralisée qui a fini d’installer le pays dans un chaos qui n’épargne plus aucun secteur. Le pays est au bord de l’implosion.
Par rapport, au contenu de la lettre portant sur la question des crimes commis en République Centrafricaine, ce qui prêterait plutôt à rire, c’est qu’on voit un gouvernement qui se lève, proteste et dit : « le Tchad est contre la publication du rapport de la Commission d’enquête sur les crimes commis en RCA par l’armée tchadienne et le contingent tchadien au sein de la MISCA ». Alors même, que le rapport est déjà rendu public , Zoomtchad est en possession de ce rapport de 389 pages, explosif pour le régime d’Idriss DEBY, dans la mesure où il servira comme base d’accusation à la Cour Pénale Spéciale pour la RCA.
Rappelons que dans ce rapport, Idriss DEBY, sa responsabilité de Supérieur Hiérarchique, patron des forces armées de son pays, est directement mise en cause dans un chapitre spécial.
On en rigole carrément !
La panique s’est déjà installée, dans un grand « barda barda » (affolement), le gouvernement écrit une lettre de protestation , fait des observations préliminaires, n’attend même pas une réponse ou une réaction, qu’une délégation débarque à Paris, fait une opération de communication auprès de « Jeune Afrique » qui fait un texte et choisit un titre complètement tordu : « Le Tchad accuse l’ONU de diffamation! « Et dire qu’ils ont cher payé pour avoir un titre pareil!
Zoomtchad prépare un dossier spécial sur les implications judiciaires, politiques de ce rapport, sur ce qui va se passer . Décryptage complet du rapport et suivi minutieux de cette affaire, que dire, de ce feuilleton qui démarre contre le régime d’Idriss DEBY.
La Rédaction de Zoomtchad .