Les nouvelles du Tchad sont graves et alarmantes. Loin de se pencher sur l’organisation de la Transition, les généraux membres du Clan Deby sont hors contrôle et on assiste à une barbarie inqualifiable : viols, assassinats de civils dans la région du Kanem, mais aussi, exécutions des prisonniers de guerre, lesquels ont été filmés lors de leur arrestation, et, tués, ensuite, il y a quelques jours, par le Général Baguera, DG des douanes et neveu d’Idriss Deby. Parmi eux, un haut cadre du FACT, M Ali Brahim, Docteur en Sciences Economiques de l’Université de Milan, un homme engagé dans la lutte contre le Racisme et les Discriminations. Il était sur les vidéos des prisonniers lors de leur transfert à Ndjamena. Il a été assassiné avec de nombreux autres prisonniers du FACT, par le Général Baguera, un des poids lourds militaires du CMT.
Pour comprendre cette dérive meurtrière des membres influents du Clan : Il faut savoir que l’avenir leur semble bien incertain d’où leur volonté de basculer dans une folie meurtrière sur les cibles ethniques. La complaisance voire la complicité, pire que cela, l’engagement des autorités françaises positionnées en première ligne pour défendre le CMT, pour même parler en son nom, démontre que la France est à leurs cotés et les couvre comme elle l’a fait pendant 30 ans pour Idriss Deby. Idriss Deby a exécuté les prisonniers de guerre du MDD, puis ceux du MDJT, puis ceux de l’UFDD, et enfin aujourd’hui ceux du FACT. Personne n’a pipé mot, bien au contraire, la chape de plomb est toujours là écrasant les populations les obligeant à étouffer leur douleur.
Les autorités françaises restent sourdes et aveugles, ignorant leurs contradictions, l’indécence de leur posture frontale, gérant cette tutelle invraisemblable. Aussi, il convient d’analyser les propos ci-dessous tenus par M Jean Yves Le Drian pour réaliser que le peuple tchadien va vivre des jours terribles face à ce déchainement de violences et devant le silence complice du système international composé des ONG et des médias.
Propos tirés de l’entretien de M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, à France 2 le 22 avril 2021, sur la situation au Tchad suite au décès d’Idriss Deby.
« Vous savez le Tchad est un pays qui est au carrefour de beaucoup de menaces, beaucoup de risques, à la fois venant de Libye, c’est le cas, avec les colonnes que l’on appelle les colonnes du groupe Gorane qui veut prendre le pouvoir » .
Voilà comment s’est exprimé le Ministre français, en pointant le doigt sur une ethnie, il a ainsi montré sa vision ethniciste du problème tchadien. Il a aussi montré que la France est contre les Goranes et que, aujourd’hui lui agit contre eux. C’est donc un feu vert implicite pour leur élimination.
L’esprit enfiévré et ses lunettes ethniques bien vissées sur son nez, Jean Yves le Drian fait partie de cette race d’hommes politiques français qui ont, par leur vision, provoqué le génocide Rwandais, en 1994. Hier, les Tutsi étaient leur cible au Rwanda, aujourd’hui, les Goranes le sont au Tchad.
La vision raciste, tribaliste et dangereuse de cet homme, devenu le gouverneur du Tchad a déjà entrainé l’exécution des prisonniers de guerre Goranes par les généraux parents de Deby. Ce que ce monsieur indigne qui représente la France ignore dans sa bêtise.
Aujourd’hui, dans le contingent tchadien composé de 5000 hommes au Sahel, les Goranes sont majoritaires. En outre, Idriss Deby n’aurait jamais pu dirigé le Tchad sans la collaboration des Goranes. Enfin, votre haine des Goranes, M Le Drian sera aussi bien ressentie par le Président du CMT, lui-même d’ethnie Gorane.
Le Ministre JEAN YVES LE DRIAN est devenu le frère d’Idriss DEBY dans une cérémonie spéciale à Amdjaress, village natale d’Idriss Deby.
C’est une pratique courante au Tchad qui consiste quand une personne a des relations fraternelles avec une autre et qu’elle souhaite que celles ci franchissent un nouveau pas supplémentaire vers une intégration dans la famille. Une cérémonie très élargie à la famille est organisée en l’honneur du nouveau frère qui est ainsi baptisé pour appartenir à la famille des Itno. Ce lien familial durera jusqu’ la fin du monde. C’est pourquoi ce frère (Jean Yves Le Drian) jurera fidélité, amour à cette famille. On l’appellera et le présentera socialement comme « le frère jusqu’à la fin du monde d’Idriss Deby ». Le ministre français a ainsi revêtu un grand boubou, mis un turban et porté un sabre à son baptême d’appartenance à la famille des Deby Itno. La photo circule entre les mains de journalistes français qui hésitent à la publier.
L’attitude de M Drian n’est pas très étonnante bien au contraire ;
elle s’inscrit dans la droite ligne des liaisons francafricaines qui unissent les hommes politiques français et les Chefs d’Etat africains. Quelques rappels de ces liaisons incestueuses : Le Président français Valérie Giscard D’Estaing était le cousin de l’Empereur Bokassa, il participait à des parties de chasse en RCA, sans compter les autres relations inavouables. Il avait reçu, lui et des membres de sa famille des plaquettes de Diamants de Bokassa, révélée par la presse, l’affaire des Diamants lui fit perdre l’élection présidentielle.
Le Président Chirac était le parrain de la fille du Président Abdou Diouf et de celle de Oumar Bongo. Le Président Sarkozy était le témoin de mariage du Président Ouattara. Il a reçu de Kadhafi des millions d’euros pour financer sa campagne électorale. Le procès pour corruption et financement illicite est pour bientôt. Le Président Hollande avec comme Ministre des Affaires Etrangères Jean Yves le Drian a donné la nationalité française à la famille d’Idriss Deby.
Voilà pourquoi devenu le frère d’Idriss Deby, le ministre français, qui a déjà franchi toutes les lignes, a un discours haineux, exactement comme les membres du clan Deby dont il a absorbé l’idéologie tribaliste et ethniciste. Sa position influente a joué un rôle important dans la mise sous tutelle du Tchad, dans l’organisation du coup d’Etat et dans le maintien du système dictatorial d’Idriss Deby. C’est ce que le clan Deby attendait d’un de ses membres et frères.
L’avenir du Tchad est sombre, comme on le voit déjà, à travers le soutien démentiel à un clan qui, malgré l’inexistence d’une quelconque menace, s’est lancé dans une épuration ethnique, à travers les viols, les exécutions de civils dans la région du Kanem et bien sur, par l’exécution de prisonniers de guerre. Mutisme assourdissant des ONG.
Violer à plusieurs des jeunes filles et exécuter des prisonniers de guerre menottés. N’est-ce pas le symbole même de la lâcheté et de la couardise ?
Il est important que ces faits de viols ethniques, d’exécutions des prisonniers de guerre soient portés à l’attention du Haut Représentant de l’UA au Tchad, de la Croix Rouge International chargée de faire respecter les Droits des prisonniers de guerre mais aussi de saisir la CPI pour l’ouverture d’une enquête sur les crimes de guerre au Tchad.
LA REDACTION DE ZOOMTCHAD