Tout avait mal commencé, en ce dimanche après-midi au Dialogue National. Le président du CODNI, Acheikh Ibn Oumar s’est appesanti sur les raisons qui expliquent que le Dialogue reprenne les travaux un dimanche. Besoin de gagner du temps et d’avancer. Tout le monde le comprenait mais on sentait bien que l’on tournait trop autour du pot. Difficultés pour enchaîner et démarrer la séance. Reprise du bla bla d’explications. Puis, on nous annonce enfin, ce qui allait se passer. Samedi soir, le Règlement intérieur avait été adopté par consensus. Aux termes de cette étape, il fallait passer à la désignation du Présidium et de ses 21 membres.
On apprend ainsi que le CODNI a demandé, le samedi, aux participants de déposer les candidatures pour les postes à pourvoir au niveau du Présidium. Un cafouillage monstrueux, des textes inexistants pour encadrer le processus de candidatures. Une incompétence criarde, à mener à bien, cette phase délicate de la part du staff du CODNI. 526 propositions de personnes ont été faites pour occuper les 21 places du Présidium sans que l’on sache qui les a faites. Le bureau du CODNI a volontairement laissé faire ce flou et tirer profit pour éliminer ceux qu’ils voulaient écarter. Ainsi, le CODNI qui savait pertinemment qu’il préparait une forfaiture, se mélangeait les pinceaux, jusqu’à faire appel à une personne non membre du CODNI pour lire la liste choisie, en l’occurrence, M Ouaïdo, malade, pouvant à peine se déplacer. Minable !
La liste des 21 membres choisis par le CODNI, à peine déclinée, que la salle s’enflamma, explosa littéralement ; les participants debout exprimaient leur refus, criaient leur colère et dénonçaient haut et fort les manœuvres du CODNI. Le bureau du CODNI encaissa la confusion sans pouvoir rien y faire. Acheikh et Kebzabo totalement perdus, ne purent rien faire pour redresser la situation, trouver un compromis, sauver la séance.
Ils avaient déjà perdu la connexion avec une salle survoltée. La séance de mise en place du Présidium venait de crasher en direct. Le CODNI venait de s’effondrer dans la salle du palais du 15 janvier. La séance du dimanche était perdue et la reprise fut annoncée pour mardi.
CE QUI NE VA PAS DANS CETTE PHASE DU DNIS:
Comment tirer une seule liste de 21 membres à partir de 526 propositions?
Comment le CODNI peut -il constituer et imposer sa liste pour le Présidium ?
Force est de constater que le CODNI a outrepassé ses prérogatives et organisé un véritable coup de force. La liste imposée mais qui a déclenché un rejet total, au point que l’on ne peut considérer qu’il y ait eu un consensus, car dès que la lecture de la liste fut terminée, la révolte explosa dans la salle. Aucun responsable du CODNI n’a pu reprendre la parole. A l’évidence, point de consensus, et, on ne peut dire que la liste des membres du Présidium a été adoptée. Il va falloir revenir mardi sur la désignation du Présidium.
La révolte des participants s’explique par la composition des membres du Présidium.
Son président Gali Gothé Gatta est loin de faire le consensus, sans compter que les politico-militaires, les partis politiques, les personnes ressources ont été dégagés de cette liste. On reste interrogatif, sur ce passage en force, tenté par l’équipe d’Acheikh prête à tout pour exécuter les schémas de leurs maîtres à penser français. Les participants doivent s’unir pour ne pas se laisser duper par les manœuvres du CODNI car le Présidium joue un rôle fondamental dans la mise en place du nouveau Tchad à travers ses textes constitutionnels, son code électoral, ses institutions. Chacun doit comprendre que tout a été déjà préparé, comme chacun a remarqué au niveau du Règlement Intérieur où chaque article avait déjà été écrit.
Or, en principe et chaque participant devait avoir le texte du Règlement intérieur, plusieurs jours à l’avance pour en prendre connaissance, l’étudier et préparer son intervention en assemblée plénière. Aujourd’hui, l’étape du Présidium est capitale car cet organe a pour rôle de faire passer tous les textes qui sont déjà prêts, mais que seuls ceux qui sont dans la sauce en disposent. L’ensemble des textes du DNI, du contenu des thématiques et autres ont été confiés pour rédaction à un cabinet de consultants étrangers (africains) par les français, et, ils sont mis à disposition des participants au compte-goutte dans la salle, au dernier moment, pour empêcher les gens d’assurer une bonne participation. Il faut dorénavant exiger d’avoir tous les textes sur les différentes thématiques qui sont déjà là et qu’on veut faire passer par le forcing grâce à un Présidium complaisant et complice. Il ne faut pas baisser les bras face à une équipe qui a déjà perdu sa légitimité, mise à nue dans ces basses manœuvres contre les aspirations du peuple tchadien. La souveraineté du Dialogue National prendra tout son sens à la reprise mardi. Aujourd’hui, plus que jamais, la participation au Dialogue National était nécessaire et le monde entier observe ce qui se passe au Tchad. La jeunesse tchadienne doit jouer son rôle et se faire entendre dans cette salle du dialogue National.
A tous les participants, il faut faire l’apprentissage du combat démocratique en unissant vos forces, en échangeant sur l’essentiel pour contrecarrer les plans anti-nationaux qui sont fomentés contre les populations tchadiennes avec la complicité d’une élite complice et qui ne s’est jamais illustrée dans un combat patriotique. Ceux qui font le jeu de l’Etranger sont là aux commandes du Dialogue National, ils veulent absolument imposer ceux qui sont dans leur groupe pour perpétuer les combines. Chaque participant dans la salle doit se mettre debout pour être l’artisan de ce nouveau Tchad et non pas trahir la confiance des populations.
Par leur révolte de ce dimanche, les participants ont marqué des points importants dans l’histoire de ce dialogue, tout comme le CODNI a été désavoué et ses chefs ont quitté la salle par la fenêtre.
Ils reviendront à la charge mardi, ils devront vous trouver debout et souverain.
LA REDACTION DE ZOOMTCHAD