Le déploiement de l’armée française censé, éviter un génocide, le terme est, du Ministre des Affaires Etrangères français Fabius, est en train d’en provoquer un autre contre les populations tchadiennes installées depuis des décennies en Centrafrique et majoritairement musulmanes.
Des scènes abominables, femmes massacrées à la machette, enfants éventrés, oui, on assiste après le Rwanda, à un massacre à grande échelle de populations prises pour cibles par d’anciens militaires de Bozizé réorganisés par la France, dans la brousse, en milices anti musulmanes. Ces milices revanchardes ont soulevé les populations chrétiennes pour procéder à une chasse à l’homme et à s’attaquer aux milices de la Séléka qui ont pris le pouvoir en renversant le régime de Bozize, mais aussi contre les populations civiles d’origine tchadienne.
L’armée française et tous les faits rapportés par les journalistes français des médias français, pas ceux de RFI et de France 24 qui camouflent et minimisent les massacres des familles tchadiennes en RCA, tous les faits rapportés indiquent et attestent clairement que les milices Seleka sont désarmés par les militaires français et ensuite livrés aux foules qui les massacrent à la machette, ensuite les milices, anciens militaires de Bozize à qui, les militaires français ont laissé les armes envahissent les quartiers PK5 et autres ,tuent femmes et enfants, pillent les biens, brûlant les mosquées et tout ceci, sous les yeux de la MINURCA, mais aussi en présence des hélicos de l’armée française qui ne font absolument rien pour arrêter le massacre des musulmans en RCA, bien au contraire, la France a condamné à mort les tchadiens de RCA ,elle a choisi son camp et a désormais basculé ce pays dans un cycle de violences pour de longues années.
Sur qui peuvent compter les pauvres populations tchadiennes massacrées à la machette, dépouillées de leurs biens, fruits d’un travail honnête sur de longues années?
Sur qui peuvent compter les populations musulmanes tchadiennes, sur la solidarité de leurs compatriotes au pays? Sur la capacité d’indignation par rapport à cette folie ? Sur une classe politique totalement domestiquée par la corruption ? Ou bien sur le régime d’Idriss DEBY, principal responsable de cette situation, avec son âme de mercenaire, il a utilisé les fils du Tchad comme mercenaires dans tous les pays de la sous région, nous l’écrivions dans un article le 22 juillet 2012,au sujet du Mali en soulignant le rôle de DEBY comme chien de guerre de la françafrique ,que par rapport à la RCA , son ingérence dangereuse et irresponsable, fragilisait quotidiennement la situation des populations tchadiennes à majorité musulmanes installées en RCA depuis plusieurs décennies. Ces tchadiens de la RCA pratiquent le commerce en gros et au détail, contrôlent le secteur de la viande, de la boulangerie etc. Beaucoup d’entre eux, n’ont plus d’attaches réelles avec leur pays d’origine, le Tchad. Leur situation est comparable à celle des burkinabés en Cote d’Ivoire.
Beaucoup d’entre eux ont la nationalité centrafricaine et de manière générale sont totalement coupés des problèmes politiques tchadiens. De tous temps, les tchadiens de la RCA ont été la cible des populations autochtones si l’on peut dire. Enviées pour leur réussite financière, régulièrement, elles sont rackettées par les hommes politiques. Bokassa commença le premier, il emprisonna de nombreux commerçants tchadiens, les déclara persona non grata en RCA et pilla leurs biens.
C’est le régime de DEBY avec sa politique de mercenariat qui a envenimé et provoqué le désastre auquel on assiste aujourd’hui.
Avant l’avènement du pétrole, DEBY a monnayé l’envoi de militaires de l’armée tchadienne sur de nombreux fronts de la sous région. Au Congo Brazzaville, Deby agissant en supplétif de la Françafrique et en mercenaire payé par Sassou , a envoyé des soldats tchadiens aider à la chute de Pascal LISSOUBA, une fois, le boulot fait, ils sont restés pour massacrer les milices qui se sont cachés dans la fôret, puis encore, ils sont restés comme une force d’appoint à la solde du régime de Sassou pour liquider des rébellions naissantes par ci par là.
En RDC, des soldats tchadiens ont été, auss,i envoyés comme mercenaires moyennant un paiement en diamants par KABILA, de nombreuses pertes les ont frappés, particulièrement une, restée dans les mémoires; les soldats de KABILA ont, dans un moment de panique générale, à l’arrivée des troupes rebelles ennemies, tiré sans possibilité de les faire arrêter, sur leurs alliés tchadiens, massacrant pratiquement la moitié d’une troupe de 200 hommes.
Pour en revenir à la RCA, la France utilisa Idriss DEBY pour renverser Ange Félix Patassé devenu peu sûr, à cause de ses accointances avec Kadhafi et de sa volonté de permettre l’installation d’une base militaire libyenne en RCA. Bozize le rebelle fut reçut à Ndjamena, équipé, financé avec une armée clé en mains, il partit à la conquête du pouvoir. Il s’y installa et garda les éléments tchadiens qui lui ont permis de prendre le pouvoir. Un camp militaire leur fut donné ainsi que la charge d’assurer la sécurité du régime, ils constituèrent donc la garde présidentielle. Le régime de Bozize payaient leurs soldes et dépendaient totalement du régime DEBY pour sa sécurité. De nombreuses dérives furent signalées mais qui en avait cure? DEBY recevait pour sa part, des diamants pour son appui et l’utilisation des soldats tchadiens pour éliminer toute rébellion aux frontières continua. C’est ainsi que les soldats tchadiens capturèrent le chef de la rébellion centrafricaine Charles MASSI et DEBY le livra pieds et poings liés à Bozize.
Bozize opéra un rapprochement avec la Chine et négocia l’attribution d’importantes zones d’exploitation pétrolière à la Chine. Pour Paris, la ligne rouge était franchie, il fallait au plus vite se débarrasser de Bozize .Quoi de plus facile! La RCA était dans un cercle de feu et de crises depuis une dizaine d’années. Ce pays était devenu le sanctuaire de tous les soldats et aventuriers rescapés des rebellions sous-régionales issues du Tchad, du Soudan, de la RDC, et de la Libye etc. DEBY toujours prêt à faire le sale boulot fut, à nouveau enrôlé, pour cette fois ci, dégommer Bozize l’ami. Des armes et des hommes furent envoyés du Tchad, dans la zone tenue par les rebelles centrafricains, et aussitôt ils progressèrent vite vers Bangui. Bozize affaiblit militairement consenti à négocier.
L’armée tchadienne présente en RCA sous la bannière des forces de la CEMAC ouvrit la voie de BANGUI à la rébellion SELEKA composée désormais de forces tchadiennes agissant sous couvert de la SELEKA. BOZIZE out! Djotodia s’installe au pouvoir à Bangui .
A nouveau, le pouvoir à Bangui est sous la coupe de militaires tchadiens qui ont sa survie entre les mains. Michel Djotodia est un militaire centrafricain chrétien, il était pendant des années en rébellion dans la zone du Sud Soudan où il se serait converti à l’islam pour bénéficier de soutiens locaux dit- on.
Seulement Djotodia soumis, à toutes sortes d’influences, dans son entourage constitué d’officiers de l’armée tchadienne, et autres aventuriers, ne fit rien pour rassurer ses compatriotes, bien au contraire, il afficha, de manière ostensible, le fait qu’il était musulman (au lieu de vivre sa religion et de la pratiquer normalement) : prière à la mosquée télévisée plus de la moitié du gouvernement était constitué d’officiers tchadiens musulmans etc. Il en fit un argument politique.
L’arrivée de cette rébellion Séléka constituée de soldats tchadiens non issus de la communauté tchadienne installée depuis des décennies en RCA, il faut le souligner pour comprendre qu’aujourd’hui cette communauté paye un très lourd tribut à cause de la politique désastreuse de Deby dans ce pays.
Il est tout a fait logique qu’il y ait de d’affinités entre les tchadiens de la Séléka et ceux qui constituent les tchadiens de Bangui, mais comme l’ont dit de nombreux tchadiens de Bangui: « Nous n’avons jamais utilisé les hommes de la Séléka pour nuire à nos frères centrafricains chrétiens. Ces derniers cherchent des prétextes pour piller nos biens. Qui va nous secourir? Les Français aident les chrétiens, ils les accompagnent jusque dans nos maisons sous prétexte qu’on a des armes. Ils nous désarment et laissent aux chrétiens leurs machettes pour nous tuer. » Voilà les reportages qu’on pouvait entendre sur France Inter et beaucoup d’autres médias.
Pourquoi la France, après avoir fait partir Bozize et favoriser l’arrivée de la Séléka, a t-elle changé aujourd’hui de fusil d’épaule et souhaite que Djotodia dégage et que le pouvoir revienne aux chrétiens?
Parce que tout simplement, tous les pays de la région bantou de l’Afrique centrale à savoir le Congo Brazzaville, le Gabon, la RDC, la Guinée Équatoriale et le Cameroun, tous ces pays ont tapé sur la table et dénoncé la politique menée par la France avec son homme à tout faire Idriss DEBY. La France serait- elle favorable à l’islamisation des zones bantoues a t-on pu lire clairement dans plusieurs éditoriaux de la sous région ?. Les pays Bantou étant présentés, depuis les temps coloniaux, comme étant les alliés de la France parce que, à dominante chrétienne, du moins, selon la rhétorique de la françafrique. Si la RCA est lâchée, demain ce sera notre tour, ont-ils tonné, puis ils se sont tournés vers les Américains pour solliciter de l’aide. Des campagnes d’information ont été lancées aux USA par les puissants relais des églises adventistes proches des milieux néo conservateurs américains. Les autorités françaises ont vu venir le danger, avec une situation de plus en plus délétère et insécure, la situation était devenue incontrôlable pour un Djotodia non reconnu par les pays de la sous région malgré son adoubement par la nouvelle terreur de la sous région, Idriss DEBY.
Le Cameroun a, pour sa part, affiché, dés les premiers moments, son hostilité à la Séléka en accueillant Bozize en lui donnant le feu vert pour des points de presse et des attaques contre DEBY sur ses chaînes de Télévision. Tous les pays du champ Bantou se sont donnés la main pour contrer la politique de DEBY, et ils pèsent lourd dans la balance des intérêts économiques de la françafrique.
Alors tout soutien fut retiré au pauvre Djotodia, pas d’argent pour payer les fonctionnaires, alors que les fonctionnaires tchadiens avaient passé les fêtes du mois du Ramadan sans avoir leurs salaires, c’est néanmoins, le Trésor Public Tchadien qui a payé le salaire des fonctionnaires centrafricains sur injonction des français à hauteur de 140 milliards de francs CFA.
Les spécialistes de la DGSE se sont mobilisés pour constituer en milices les soldats déchus de Bozize, ce sont les fameuses milices anti musulmanes ( antibalaka) et la guerre fut lancée. Rappelons l’implication de l’armée française dans tous les actes préparatoires du génocide Rwanda : laisser passer les livraisons de camions de machettes dans des camps militaires sous leur contrôle, participation et présence de soldats français dans des check points pour trier et sortir pour liquidation les Tutsi. Autrement dit, en matière de génocide, et de troubles ethnico- religieux, ils en connaissent un bout.
La France veut intervenir, pour se débarrasser de Djotodia et mettre au pouvoir un homme de confession chrétienne. C’est pour cela que le caractère confessionnel de ce conflit est mis, en avant, par les médias français et les foules ont embouché les trompettes les plus faciles ; celles qui peuvent rassembler le plus de personnes, pour massacrer tous ceux qui sont tchadiens et musulmans, puisque les autres ressortissants africains musulmans comme les maliens par exemple, ne sont pas tués.
Ainsi donc, alors que les démons de la RCA sont dans les rues de Bangui depuis Bokassa, Dacko, Patassé, Bozize et autres, que les conflits ethnico politiques sont le reflet de la politique de pillage et de favoritisme appliqués par tous les régimes qui se sont succédés au pouvoir depuis l’indépendance. Les centrafricains, toutes ethnies confondues, se sont dressés contre les populations immigrées tchadiennes qui se sont installées depuis des décennies sur leur sol, comme si celles-ci étaient responsables de tous les malheurs de la RCA.
Quant à la communauté internationale, elle a donne un mandat à la France pour faire ce qu’elle veut en RCA, y compris condamner à mort la communauté tchadienne dans ce pays. Que devient la fameuse résolution du devoir de protéger des populations civiles menacés qui a été actionnée pour agir en Libye?
Que fait le régime de DEBY pour protéger ses compatriotes massacrés? Rien du tout, soucieux avant tout de plaire aux français, il préfère mettre la tête sous la table et organiser le rapatriement des rescapés, orphelins, veuves, et blessés.
Et enfin, que font les tchadiens pour exprimer leur indignation et leur solidarité à leurs frères et sœurs de RCA? Dans d’autres cieux, des manifestations de toutes sortes auraient éclaté spontanément devant l’ambassade de France, devant les NU dont les forces sont sur place et ont une obligation de porter secours à des populations en danger, cela fait partie du Droit international humanitaire.
Un des conseillers de DEBY, le fameux Ahmat Yacoub se plaisait lors de ses voyages à l’étranger avec DEBY à commenter la politique de son chef avec des tchadiens de la diaspora au sujet de la RCA, en ces termes » Ce pays est désormais nôtre, c’est la 15ième région du Tchad! » En attendant, c’est ce genre de fanfaronnade totalement irresponsable qui a permis, aujourd’hui, le massacre des populations tchadiennes en RCA.
Quant aux hommes politiques tchadiens, aux députés de l’assemblée nationale, aux membres des soi disant 180 partis politiques, une fois de plus ils se signalent à nous par leur démission, leur trahison et leur corruption face à la politique de Deby et aussi face à la politique de la France qui a choisi un camp et a condamné à mort plus d’un million de tchadiens vivant en RCA, depuis plusieurs décennies. Un génocide que nous voyons en images.
Encore une fois, soulignons le silence total des prétendues ONG des droits de l’homme dans leur ensemble .Il est vrai que, pour elles, les musulmans ne sont pas des sujets de Droit. Quant aux ONG tchadiennes, sous traitantes de leurs gourous bailleurs de fond, nous savons depuis longtemps que leurs émotions obéissent aussi à des critères ethnico-religieux.
QUI SAUVERA LES TCHADIENS DE LA RCA ?
La rédaction de ZOOMTCHAD