Depuis le début du mois, manifestement, les partenaires occidentaux du Tchad ont tiré une partie des rideaux qui dissimulaient l’horreur vécue au quotidien par le peuple tchadien sous la tenaille tyrannique du pouvoir d’Idriss Deby.
La publication de plusieurs rapports et les prises de position politique de ces derniers temps ont surpris plus d’un, ont fait trembler beaucoup de personnes au Tchad, ont fait couler beaucoup de salive et ont suscité angoisse et inquiétude.
Les grands pontes du régime n’ont pas bougé, laissant les nouveaux venus – ceux qui veulent encore se cramponner à leurs postes, parce que n’ayant pas encore eu le temps de vider les caisses et projets à eux confiés – se fatiguer à les défendre. Habitués qu’ils sont à payer pour que d’autres relaient leurs idées. Habitués aussi qu’ils sont à corrompre et à essayer de discréditer ceux qui leur résistent. Claquer l’argent acquis de manière scandaleuse et abusive, quoi de plus simple, me diriez vous !
La France et les autres partenaires du Tchad ont observé un mutisme complice pendant des années face aux assassinats des opposants, aux viols ethniques des jeunes lycéennes, aux détournements massifs des revenus pétroliers. Ils ont détourné les yeux, de la pauvreté, de la famine, de la précarité des populations en matière de santé, d’éducation et de sécurité. Ils ont juste soupiré devant les statistiques émanant de leurs propres agences travaillant dans le développement qui démontraient chiffres à l’appui la mauvaise gouvernance, pire la détérioration totale de l’économie et des finances publiques pillées par le clan des ITNO, des ACYL et des BOURMA, les preuves sont désormais devant nous.
La Communauté internationale a observé la folle gestion des revenus pétroliers investis dans l’ignorance, dans l’inconscience et la bêtise, dans des projets sans incidence sur les populations, dans des éléphants blancs.
Les responsables des ambassades étrangères ont constaté que ceux qui avaient en charge la conduite des Affaires de l’Etat avaient pleinement conscience de la gravité de la situation financière du pays. Les dirigeants des agences de développement présents au Tchad avaient eux, également, pleinement conscience que l’élite politique, administrative et du monde des affaires à la tête de ce malheureux pays, n’a aucune conscience nationale, et que ces personnes se caractérisent avant tout par leur voracité, et ce, au détriment des conditions de vie des populations, chaque jour appauvries, oubliées et abandonnées à leur triste sort.
Par ce mutisme coupable, ils ont permis à ces gens de considérer le pays comme leur propriété personnelle et les populations tchadiennes comme leurs esclaves sans droit, ni présent, ni avenir. Le Tchad était devenu une zone d’exception, où tout était permis à ces vautours insatiables, qui pouvaient continuer à piller, maltraiter, tuer dans un huis clos total.
Pour se maintenir au pouvoir vaille que vaille, le régime Deby s’est lancé dans le mercenariat d’Etat touchant presque tous les pays de la sous-région: CONGO, RDC, RCA, MALI, NIGERIA, CAMEROUN. Cette ingérence dans les affaires des pays africains est-elle légitime? En vertu de quel principe et au nom de quel droit, cela s’est fait ?
En RCA, Idriss Deby a fait et défait des Présidents par de multiples interventions militaires musclées, de quel Droit ? Ah Oui ! Au nom de la raison du plus fort, militairement !
Cette ingérence grave synonyme de morts, d’humiliations, d’occupation d’un pays avec tout ce que cela suppose comme exactions et pillages, vaut au pouvoir Deby de rendre des comptes. Ce permis de tuer des Centrafricains, Idriss Deby se l’est approprié et tout le monde le sait, tous les chefs de la Séléka étaient très fréquents au Palais Rose où ils rencontraient régulièrement Idriss Deby. C’est cette intervention en RCA qui a mis en danger la communauté tchadienne installée en RCA depuis des décennies, jusqu’au pogrom dirigé contre elle par les anti-balaka. Et par ailleurs, même sur ce point, on se demande ce que le pouvoir Deby a fait pour venir au secours des populations tchadiennes de la RCA, massacrées quotidiennement à chaque coin de rue. Le mal étant fait, la seule solution était de les transférer au Tchad. Le contingent Tchadien a lui aussi été viré de la RCA.
Autrement dit, il est important que les Tchadiens comprennent bien, que les militaires tchadiens expédiés à l’étranger, n’ont pas été des forces de paix et de stabilité. Loin de là, partout où ils sont passés, cela s’est mal terminé. Instrumentalisés et sacrifiés par un pouvoir à la dangerosité mafieuse qui n’a même pas eu la décence minimum de leur payer leur salaire normal et d’indemniser leur famille quand ils ont sacrifié leur vie. Ils n’étaient pas des dignes fils du Tchad, non, ils n’étaient que du bétail pour Idriss Deby. L’absence totale de réaction des partenaires occidentaux sur les innombrables dérives du régime, a rendu arrogants les tenants du pouvoir. La permissivité ambiante devant tous leurs abus et méfaits, leur a fait croire qu’ils étaient intouchables et invincibles.
Alors qu’ils n’étaient que des idiots utiles pour les puissants du monde. Ils ont réduit à néant toutes les chances de développement de leur pays et bouché l’avenir des générations à venir. Cela a été possible parce que c’était l’argent du peuple tchadien, l’argent du pétrole tchadien. Ils ont rempli leurs poches, leurs valises, leurs maisons, leurs caves avec les revenus pétroliers. Et la Communauté Internationale les a regardés foncer droit dans le gouffre et le crash s’est produit comme prévu. La faillite et la banqueroute sont arrivées. Il n’y a plus d’argent pour faire et continuer les folies quotidiennes. Les idiots utiles croyaient que cette ressource était inépuisable.
Les dérives et gaspillages ont entraîné le chaos et désormais, ce sont les institutions financières, notamment la Banque Mondiale et le FMI qui prêtent de l’argent au pays ruiné et mis à genoux par les clans d’Idriss Deby et de Hinda.
Et après avoir organisé la mise à sac de l’économie, les rapaces comme diraient certains, crient à la déstabilisation du Tchad. Par qui ? On attend toujours les réponses.
Les pays composant la Communauté Internationale ont juste levé un pan du rideau, par la publication de ces rapports, leur signifiant ainsi que la récréation est terminée, les revenus pétroliers sont partis en fumée par leur faute et leur mal gouvernance. Les hommes et femmes du régime impopulaire et antinational d’Idriss Deby se croyaient indispensables. Ils n’étaient que des petites marionnettes, certes arrogantes, au point de croire que le monde s’arrêtait à leurs pieds, et la réalité crue, vécue par les populations dans leur chair et dans leur sang leur importait peu, ou mieux, cette pauvreté n’existait pas ou sinon dans le cerveau des « opposants d’Internet » pour baragouiner comme Idriss Deby.
Autrement dit, c’est avec un « il n’est jamais trop tard pour bien faire » que nous accueillons ce virage des pays occidentaux qui ont été si permissifs avec ce régime autiste, à tel point, qu’ils ont favorisé la création d’un périmètre d’horreur, une espèce de « No Man’s land « , voilà ce qu’est devenu le Tchad. Un pays où la quasi totalité des personnes y vivant ne sont pas en sécurité !
Alors de quelle image du Tchad, on parle ? Quelle image du Tchad souhaite-t-on défendre ?
Chaque jour, nous avons honte de ce qu’ils véhiculent comme images du Tchad. On a même parfois envie de vomir.
Ils ont peur de la justice internationale ? Il faudra bien s’y faire quand, pour agir contre le Président Hissein Habré, ils se sont mobilisés, ont dépensé sans compter des milliards et des milliards et à peine l’affaire Habré fut-elle terminée, que leur tour est arrivé.
Pauvres idiots utiles ! Bienvenus au bal de fin de règne et comme chantait la célèbre Edith Piaf : « Les flonflons du bal ont commencé le festival. Ça leur est égal. Vous pouvez pleurer. Eux, ils font danser… » Lalala…
La Rédaction de ZoomTchad.