En dix jours, deux importantes décisions ont été révélées par les médias de la diaspora tchadienne et par la presse française. Ces décisions sont le fait des plus hautes autorités françaises et concernent directement la famille présidentielle tchadienne et des opposants au pouvoir de DEBY.
La première décision est relative à l’attribution de la nationalité française par le Président français Hollande à Hinda Deby ITNO. Selon le journal Canard Enchaîné (voir scan), ce geste du Président français est un cadeau pour services rendus par DEBY à la Françafrique. L’hebdomadaire français nous apprend que Hinda DEBY ITNO et Idriss DEBY en ont fait expressément la demande à Hollande. L’affaire commence à être embarrassante, ce qui explique la montée au créneau du journal françafricain Jeune Afrique qui fait dans l’intox. La ficelle est vraiment trop grosse, faire croire qu’on peut obtenir la nationalité par son grand-père maternel alors que la mère de Hinda ne l’a pas eu de son propre père. Comment est –il possible alors que Hinda puisse l’avoir ? Il aurait fallu que la mère de Hinda obtienne la nationalité de son père français, pour qu’elle l’a transmette par filiation à Hinda et à ses frères et sœurs. Or, tel n’est pas le cas, ni la mère de hinda ni sa sœur toutes deux de père français ne possèdent pas la nationalité française. En outre, comment Jeune Afrique peut nous expliquer que les frères et sœurs de Hinda de même père et mère, n’ont pas bénéficier de cette nationalité française octroyée par Hollande, ayant le même grand père maternel ! Simple diversion !
Idriss Deby et Hinda se sont mobilisés pour cette nationalité française aujourd’hui ? En tout cas, cette demande est considérée comme une volonté de DEBY de mettre à l’abri une partie de la famille. Que deviendront les autres ?
Problèmes de sécurité du régime, peur d’un Coup d’Etat ou crainte d’un problème de santé plus grave, s’interroge le journal français?
Les interrogations deviennent plus graves quand on rapproche cette première décision, de la seconde prise par les autorités politiques françaises le 18 janvier 2017.
En effet, deux opposants au régime DEBY, M. Mahamat Nouri et M. Mahdi Ali vivant en France, depuis plusieurs années, font l’objet de deux Arrêtés individuels cosignés par le Ministre des Finances et celui de l’Intérieur. Il ressort de ces décisions, des mesures de blocage des avoirs et instruments financiers des intéressés pour liens avec le terrorisme.
Ces mesures graves laissent perplexes les observateurs quand on sait que l’un des opposants ne possède aucun compte bancaire ni instruments financiers sur le territoire français. Il est à ce jour, toujours en attente d’une réponse à sa demande d’asile politique. Comment une telle affaire est-t-elle possible? Comment comprendre que des accusations aussi graves que celles d’avoir des liens financiers avec des groupes terroristes, puissent être montées jusque faire l’objet d’un Arrêté ministériel publié au journal officiel français? Une chose est sûre, il ne peut, en aucun cas s’agir d’une erreur.
Ce sale coup contre les opposants tchadiens est important et mérite qu’il soit pris très au sérieux. C’est une action réfléchie, préparée et exécutée par la haute administration, et concrétisée par une décision ministérielle.
Cette façon de faire, très rare au regard des pratiques françafricaines, laisse entendre que cette procédure consistant en la prise d’un Arrêté ministériel, a été entreprise, après mûre réflexion, pour « bloquer » et fragiliser sérieusement les opposants ciblés.
L’annulation d’un Arrêté ministériel suppose une procédure judiciaire qui peut s’avérer longue et complexe. En outre, cette saloperie faite aux opposants tchadiens participe de la volonté de ruiner leur avenir et leur image auprès des Occidentaux qui mettent désormais en réseau toutes les informations et personnes supposées être en liaison avec des groupes terroristes.
Comment ne pas émettre l’hypothèse que les autorités françaises ont préventivement procédé à l’élimination de ceux qu’elles ne veulent pas voir accéder au pouvoir au Tchad ?
Incontestablement, ces deux décisions nous indiquent aussi que les dirigeants français, de concert avec Idriss Deby, préparent et posent les premiers pas vers la fin du règne sanglant et ruineux de ce dernier dans un pays à bout de souffle frappé par une grave crise économique et sociale .