Devant l’état de cessation de paiement de l’Etat tchadien, en faillite totale, incapable désormais de faire face au paiement des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, en particulier les enseignants, et, entre autres, de fournir en équipements les centres hospitaliers, le pays s’enfonce dans une crise généralisée de plus en plus profonde. Les caisses de l’Etat sont vides, ont été vidées par les membres de sa famille Itno, de sa belle famille et de leurs proches. Les revenus pétroliers ont pris la route de Dubaï, du Canada, de l’Afrique du Sud, de l’Egypte, du Sénégal, de Singapour etc…
Les mamans tchadiennes voient leurs bébés mourir de faim dans leurs bras en plein jour à quelques encablures du Palais, et de ses chantiers inutiles symbolisant la fraude et le détournement, mais aussi et surtout la cécité politique d’un homme qui a fini de ruiner toutes les chances de développement de son pays. Ils ont pris prétexte de construire n’importe quoi pour sortir l’argent des caisses de l’Etat, laissant mourir de maladies et de faim des bébés dans la Capitale où ils circulent, arrogants en V8 coûtant au bas mot 120 millions de francs CFA, portant des chemises à 3000 euros comme les frères Bourma et Zakaria Deby, se payant en plus le luxe de voyager en jet privé pour lequel il faut, rappelons-le, décaisser 10 millions rien qu’en carburant pour un vol long courrier.
Plusieurs manifestations sont prévues par les militaires appartenant au contingent tchadien au Mali dont les salaires étaient payés par les Nations Unies directement au Gouvernement Tchadien qui, bien sûr, a purement et simplement détourné à son profit le montant. Naturellement, ces soldats de la MINUSCA revendiquent le paiement de plusieurs mois d’arrières de salaires impayés.
Des agents de l’administration forestière travaillant dans le projet de « la Muraille Verte » eux aussi, n’ont pas été payés, et veulent exprimer leur détresse. Sans compter que les policiers et certains militaires ont vu leurs salaires être réduits de 50%, eux aussi menacent de dire leur ras le bol.
Devant ce champs de mines qu’est devenu le front social, Idriss Deby, juste avant le Ramadan, a demandé à bénéficier d’une pratique « OKIA » mystique, selon un rite ancestral traditionnel de la région. Cette pratique consiste à aller au fond de la brousse, avec un groupe d’hommes initiés à la pratique de ce rite. C’est ainsi que vous pouvez voir le RAÏS du Tchad, assis sur un banc faisant une bouillie spéciale, la mélangeant lui même, et même la goûtant, pendant que des paroles sont psalmodiés par le groupe d’hommes conduisant les différentes phases de la cérémonie de consolidation du pouvoir d’Idriss Deby, mais aussi de sa protection physique.
C’est une bouillie spéciale, faite de lait, de farine et grains de mil et mélangée avec une eau qui a subi, si l’on peut dire, aussi des incantations.
Le pouvoir a donné des consignes d’une offensive mystique pour annihiler la colère et le vent de la révolte qui menacent de plus en plus le régime. Des femmes appartenant à la famille de Daoussa Deby sont arrivées à Bamako, à la recherche de marabouts pour neutraliser les manifestations. La femme du Général Oumar Deby Itno (le fameux directeur de la réserve stratégique – ayant le baccalauréat soi-disant, mais ne sachant pas parler français – qui était venu au procès Habré pour raconter n’importe quoi) est à Dakar depuis plusieurs jours et cherche des marabouts dans tous les coins et recoins des différentes villes sénégalaises pour le compte des Itno et de la protection mystique de leur pouvoir.
Pendant 27 années, ce régime a utilisé toutes les pratiques mystiques existant sur la planète. Des marabouts du Nigeria, du Soudan, du Sénégal, de l’Inde, du Pakistan, du Bénin, sans compter tout ce que le Tchad compte de féticheurs, marabouts etc..Des milliards sont partis en fumée.
Une véritable folie dont le résultat est le bilan qui est devant nous!
Empêcher que la révolte qui gronde au sein des populations épuisées par une vie de calvaire au quotidien. « Fermer la bouche » aux gens soit par l’argent, soit par la répression, soit encore par des pratiques mystiques.De nombreux dirigeants ont usé et abusé de ce genre de pratiques. L’un des plus connus est Blaise Compaore, mais constatons de nous-mêmes que le soulèvement des populations burkinabé l’ont balayé en à peine trois jours. Le peuple du Burkina Faso a mis fin à son calvaire et aucune pratique mystique n’a pu ralentir, ni freiner la progression de son action et sa détermination à faire tomber la dictature. C’est la morale de l’histoire. A méditer.
La Rédaction de Zoomtchad.