Suite au massacre par la garde présidentielle de la famille de M Yaya Dillo, les réactions fusent de toutes parts: de la communauté tchadienne à l’étranger, des populations relayant sur les réseaux sociaux, l’émotion nationale, l’indignation et la colère des quartiers. Il faut expliquer que le poids des images fortes, du corps ensanglanté des morts et blessés, mais aussi de ces jeunes qui ont osé grimper sur ce char à chenilles, lui lancer des pierres, a fait le tour du monde. Mais au milieu des événements, l’adresse de M Dillo replié, derrière les barreaux de la pièce refuge ont fini de convaincre l’opinion internationale de la folie meurtrière du pouvoir Deby. Pendant 48 h, le régime était aphone, ce qui a donné une longueur d’avance au camp Dillo.
La presse africaine a largement relayé l’information faisant une synthèse des informations parues sur le net.
Le gouvernement français a gardé un profil bas puis M Jean-Luc Melenchon a interpellé le Ministre des Affaires Étrangères M Jean Yves Le Drian, bien connu sur la scène politique tchadienne pour être un soutien inconditionnel d’Idriss Deby, alors Ministre de la Défense sous Hollande, il avait abusé de la rhétorique de rebelles » islamistes » pour donner le feu vert aux militaires français pour aider à écraser les multiples rébellions.
Lors de ses nombreux déplacements au Tchad, Idriss Deby le serrait dans ses bras et lui donnait du « bienvenue, mon cher ami ». M Melenchon nous a étonné par la finesse de son analyse très pointue de la situation politique au Tchad. Il est très rare sur le landerneau politique français qu’un homme politique reconnaisse les dérives d’un soutien politique multiforme qui porte à bout de bras une des plus féroces dictatures en Afrique. Le ministre Jean Yves le Drian, tête baissée sur ses notes, a fait montre d’un embarras certain. Ses propos étaient assez brouillons. Il a lu la thèse officielle en parlant de M Dillo faisant l’objet de poursuites judiciaires pour ensuite appeler à une enquête impartiale sur les événements. Mais et ce sont les propos qui suivent qui sont intéressants : « Nous avons dit à plusieurs reprises à Deby que la participation de l’opposition, sa liberté de réunion et son accès aux médias doivent être assurés. Et je suis allé moi-même porter ce message plusieurs fois à M Deby. » je le dis officiellement.
Le diplomate français a clairement montré les difficultés à faire entendre raison à Idriss Deby, Maréchal de son état qui visiblement est désormais en mode roue libre et fait ce qu’il veut. » Plusieurs fois » a-t-il martelé, voulant se démarquer des critiques d’immobilisme. On sentait une certaine précipitation dans sa réponse, très mal à l’aise. Les liens tissés avec l’ami dictateur ne l’ont-ils pas quelque part dérangés ?
Le Secrétaire Général des NU à lui aussi déploré la violence au Tchad. Enfin, ayant empilé sur sa table, les réactions internationales défavorables au régime, le Ministre tchadien des Affaires Étrangères, Aminé ABBA Siddick a réuni le corps diplomatique pour les informer de la situation de M Yaya Dillo et tente de redresser la barre. Nous retenons que c’est la politique de la sourde oreille et que le gouvernement tchadien campe sur son histoire de rébellion armée qu’il veut détruire. Il a donné la version d’une intervention qui serait le fait de la police. Depuis quand celle-ci dispose- t-elle de chars ? À l’évidence, on veut effacer la folle expédition de la garde présidentielle. La sortie du Ministre des Affaires Étrangères devant les Ambassadeurs accrédités au Tchad révèle qu’Idriss Deby se prépare à frapper et à nettoyer, ce sont ces mots habituels qui sont même repris par les journalistes griots du régime. Il veut engager un bras de fer armé avec M Yaya Dillo qui pour lui, reste un rebelle armé. À aucun moment, le Ministre Amine n’a parlé de candidat à l’élection présidentielle.
Des informations font état d’une mission envoyée pour demander une aide militaire à l’homme fort du Soudan, le Général Himiti dans la mesure où IRIBA est la ville natale de M Yaya Dillo et elle se trouve sur la frontière entre le Tchad et le Soudan. L’aide militaire souhaitée consisterait à prendre en sandwich les parents de M Yaya Dillo pour les écraser.
Idriss Deby semant toujours la mort et la désolation au Tchad.
Aujourd’hui, une fenêtre s’est entrouverte pour exposer sa face hideuse et criminelle, bien connue pourtant de tous les acteurs de la scène diplomatique internationale. Le jour se lève-t-il enfin pour le peuple tchadien ?
LA REDACTION DE ZOOMTCHAD