Haroun Kabadi, ancien Président de l’Assemblée Nationale, a été désigné par acclamation comme Secrétaire Général du MPS. Récemment, il s’est fait connaitre au monde entier par son « refus » de gérer la transition. Il avait ainsi été complice de ceux qui ont fomenté le coup d’Etat qui a donné naissance au CMT.
Il est aujourd’hui à la tête du Secrétariat Général du MPS ; une récompense pour avoir d’abord servi la famille Deby avant son pays, le Tchad. Il est le symbole même du type d’hommes du système Deby qui ont constitué une caste politique, prédatrice, milliardaire, antipatriotique et qui sont des hommes et des femmes totalement incapables de poser des actes pour assurer une bonne gestion du pays. Ils ne sont capables que de reproduire le schéma d’Idriss Deby en bande organisée. Le Tchad, déjà au fond du puits, s’enfonce davantage chaque jour..
La réunion, depuis une semaine, à Ndjamena, de tous les chefs traditionnels du clan Deby Itno pour essayer de trouver un président au MPS, a échoué. La division est là entre les grands poids lourds militaires qui ont entre leurs mains les capacités militaires, des concentrations d’intérêts économiques et comptent les monnayer par le choix du président du MPS, futur Président du Tchad dans leur entendement.
Les notables ont échoué, la tension était palpable, la capitale a été quadrillée pendant le Congrès. On a donc mis fin au Congrès du MPS, 24h à l’avance, faute de consensus.
Une autre question reste en suspens. Idriss Deby avait fait modifié la constitution en insérant la condition d’un âge minimum de 40 ans pour être candidat à une présidentielle. On avait laissé entendre que cet article a été placé pour éliminer Succès Masra. Or, on constate que Mahamat, Zakaria et Abdelkerim Idriss Deby, tous fils de Deby, ont moins de 40 ans. Autrement dit, attendons nous, à une autre modification de la constitution.
Cette situation équivaut à un équilibre de la terreur. Chaque partie à une bombe dans la main, le peuple Tchadien est pris en otage par d’un côté, des généraux ayant entre leurs mains des forces militaires puissamment armées et une absence totale de leadership capable de fédérer autour de sa personne ces forces militaires. Pendant 30 années, Idriss Deby n’avait qu’une seule obsession, c’était l’élimination des hommes capables d’être une solution de rechange à sa personne. Quand au groupe d’hommes et de femmes qui étaient à son service, il en a fait du bétail politique: il les a laissés piller l’Etat, sont devenus milliardaires, les a tous emprisonnés, accusés de détournements de fonds publics, pour, bien les salir au niveau de l’opinion nationale et internationale mais sans aller toutefois au procès. Il les a ensuite libérés pour les tenir en laisse et les a même réutilisés. Ils se sont tous empressés de revenir être les griots du système, la corde au collet. Ils sont obsédés, aujourd’hui, après la mort de Deby, par la continuation d’un système qui en a fait des tubes digestifs et veulent continuer à vivre sur le dos des populations tchadiennes dont la misère explose au quotidien.
C’est pourquoi, chacun se met au service de potentiels candidats qui, eux mêmes, cherchent le soutien des poids lourds militaires. Lesquels poids lourds militaires ont obtenu du Président du CMT, une commande de 60 blindés TAG pour renforcer leur capacité de défense contre les rebelles du FACT qui nous dit-on se réorganisent.
Lors des tractations internes, certains, au niveau du MPS, ont défendu Zen Bada en disant qu’il maitrisait parfaitement la machine à frauder, ce à quoi, les partisans de Kabadi ont répliqué que Haroun Kabadi avait même plus d’expérience que Zen Bada dans la maitrise de la machine infernale.
Non seulement Idriss Deby a détruit le pays, considérablement appauvri les populations, ruiné l’économie tchadienne mais il a écrasé les valeurs et les principes qui forgeaient l’identité des Tchadiens pour en faire des hommes ayant un potentiel de compétence, d’engagement patriotique et de sentiment nationaliste pour se mobiliser pour leur pays.
Bien au contraire, il a gangrené les cerveaux des Tchadiens de sentiments tribalistes exacerbés à un tel point que toutes les catégories sociales sont touchées. Le mal est tellement profond qu’il faut vraiment s’inquiéter pour l’avenir du pays. Le Tchad risque une véritable implosion.
Idriss Deby a essayé d’écarter des membres influents du Clan, de la magistrature suprême, estimant qu’il appartenait à sa famille d’hériter de son règne, d’où le recentrage sur le premier cercle familial et le positionnement de ses fils. Or ces derniers n’ont aucun background leur permettant de se faire accepter par la branche militaire qui est celle sur lequel est assis le pouvoir. Que va donner ce conflit latent, qui couve, qui bouillonne dans la marmite ?
La fuite de M Zen Bada en France pour éviter la confrontation et sa désertion au moment de l’heure de vérité à défendre la cause de Hinda, démontre que les esprits se sont bien échauffés. Moussa Kaddam , originaire du Guéra a dirigé le Présidium qui a organisé le changement du SG du MPS et Haroun Kabadi a pris sa place par acclamations. La seule constante demeure le Clan et ses hommes ayant la force militaire, les petites variables sont les Zn Bada, Kabadi et autres serviteurs zélés d’un système qui a mis à terre le pays et qui leur démontre, chaque jour, qu’ils ne sont guère indispensables considérant le bétail politique prêt à les remplacer au pied levé.
L’opinion africaine découvre avec effarement la pauvreté intellectuelle de la classe politique tchadienne, incapable de voir les intérêts supérieurs du pays, incapable de sursauts considérant tous les dangers qui planent sur le pays mais prête à se mouler dans le jeu de la France et à faire basculer le pays dans le chaos.
LA READCTION DE ZOOMTCHAD