Le Togo a organisé une réunion des mouvements politico-militaires à Lomé du 21 au 23 juin 2021. Tout a commencé, lors des obsèques d’Idriss Deby, Emmanuel Macron, véritable pilote de la transition, souhaitait dérouler son plan pour atténuer le coup d’Etat organisé par ses services qui a permis la mise en place d’une tutelle politique sur le Tchad.
C’est ainsi qu’il demande au Président Faure Eyadema d’initier une rencontre avec les politico-militaires pour dresser un bilan de leurs revendications. Le comité de l’Ambassadeur de France au Tchad gère, quant à lui, l’opposition légale et les associations de la société civile. Enfin, à Paris, au Quai d’Orsay, une cellule a rencontré les activistes, et certaines responsables de l’opposition politico-militaire.
Comme chacun peut le constater, la France et ses représentants sont à la manœuvre sur tous les fronts. Aucune trace du CMT nulle part. Toute la classe politique tchadienne ; à l’intérieur ; comme à l’extérieur, a intériorisé et accepté cette prise en mains de leur destinée et de celle du Tchad.
Une telle emprise ne s’est jamais exprimée aussi ouvertement nulle part sur le continent. C’est ainsi donc, que plusieurs mouvements politico-militaires ont été invités à prendre part à des échanges avec les autorités Togolaises. Il faut rappeler que les autorités politiques togolaises ont déjà agit par des actions de médiation pour obtenir un cessez le feu pendant la guerre en 1980-81. Le Président Feu Gnassingbé Eyadema avait traversé le Chari à bord d’une pirogue pour arriver à Ndjamena et proposer sa médiation. Le Togo mène toujours une diplomatie de la médiation. La concertation actuelle fut conduite par le ministre des Affaires Etrangères du Togo qui a reçu les participants.
Il s’agit de M Adoum Yacoub (FPRN), Ousmane Hissein UFDD), M Abdallah Chidi Djorkodei (FNDJT), M Abdessalam Kadjangaba (CNRD), du représentant Europe du FACT et quelques autres mouvements comme le MPRD, le CNR et l’ADR.
On peut souligner l’absence de l’UFR et du CCMSR non représentés. Les raisons n’ont pas été données : refus de participer ou simple empêchement. On y verra clair dans les prochains jours.
Un document intitulé » Déclaration de Lomé ‘ circule sur le net. Toutefois, c’est un document qui n’est pas signé et ne comporte aucun élément d’authenticité et de fiabilité. On ne peut donc le prendre en considération pour une analyse.
Les représentants des mouvements ont été reçus à la fin de la concertation par le Président Togolais. Cette initiative est lancée pour permettre de déblayer le terrain en vue du Dialogue Inclusif attendu.
On constate que le déroulement des étapes de ce Dialogue, ainsi que les points à étudier sont ignorés par tous, sauf, bien sûr, par ceux qui mènent la danse. Autrement dit, le Dialogue inclusif a-t-il pour objectif, de corriger les graves dérives du système Deby: de mettre fin à l’accaparement des postes juteux au profit exclusif du clan, d’arrêter la violence organisée, les meurtres, la mal gouvernance etc.
Ou bien, le Dialogue inclusif a seulement pour but de réunir et de proposer des postes à des organisations politico militaires. Autre point intéressant : le Dialogue inclusif va t- il poser la question de l’organisation du jeu politique ? La question importante du parti-État MPS, rempli de milliardaires et qui fait main basse sur les deniers publics pour son fonctionnement et sa campagne, devrait faire l’objet d’un débat. Autant de flou entretenu à dessein.
On a constaté l’arrivée à Ndjamena d’une délégation de l’OIF pour aussi échanger sur la table ronde inclusive et l’ancien ministre mauritanien, chef de la délégation a déclaré, être à la recherche de financement pour cette table ronde. L’OIF, une autre institution utilisée par la France dans ses manœuvres : on se rappelle, son implication dans l’affaire Ibni Oumar, et surtout, comment Abdou Diouf, son SG a agit pour sauver la mise au régime Deby conformément à sa mission.
Comme on peut le relever, ce chassé-croisé de manœuvres téléguidé par la France n’augure rien de positif. La toile d’araignée est tissée et positionnée. Qui va se faire prendre ?