Le régime d’Idriss DEBY, à nouveau sur la sellette, deux organisations suisses ; SWISSAID ET PUBLIC EYE publient un rapport sur la vente du pétrole tchadien et dénoncent la corruption, le défaut de transparence mais aussi l’accaparement des ressources pétrolières par Idriss DEBY et sa famille. Le Tchad est une « S.A . familiale » Scandaleux !
Le Mercredi 14 juin 2017 sera présenté à la Communauté Internationale, le rapport fait par SWISSAID et PUBLIC EYE et portant sur la vente du pétrole tchadien. En avant première, un résumé de ce rapport qui s’annonce accablant pour le pouvoir Tchadien, a été envoyé et déjà publié par la presse suisse mais aussi le journal « le Monde » en France . Après le Canada, la Suisse lève le voile sur le détournement massif des revenus pétroliers par le clan des ITNO au pouvoir. La pauvreté des populations tchadiennes est chaque jour grandissante, elles sont les victimes de ces prédateurs, pilleurs des ressources minières du pays.
Résumé officiel :
La nouvelle étude de SWISSAID sur les activités au Tchad de la multinationale suisse des matières premières Glencore l’illustre clairement: le manque de transparence dans le négoce du pétrole entre Glencore et le gouvernement corrompu de ce pays d’Afrique centrale empêche la population de bénéficier des richesses des ressources naturelles de son pays. L’introduction dans le nouveau droit de la société anonyme de dispositions sur la transparence dans le négoce des matières premières pourrait résoudre ce problème. Si cela n’est pas fait, la révision prévue de la loi ne servira à rien, comme l’illustre l’analyse de données réalisée par Public Eye.
Depuis 26 ans, le Tchad est gouverné par le président Idriss Déby, qui a fait de ce pays une véritable «S.A. familiale». Glencore est étroitement liée à ce système: la société négocie de manière exclusive le pétrole de l’Etat tchadien et octroie en échange au régime des crédits s’élevant à des milliards de dollars. Les risques de corruption sont énormes, et pourtant les contrats conclus entre Glencore et le gouvernement tchadien sont opaques. Ainsi, la population n’a aucun moyen de faire valoir ses droits et de demander des comptes aux autorités. Malgré les richesses de son sous-sol, elle souffre de la pauvreté, de la corruption et de la mauvaise gestion.
Selon l’étude de SWISSAID, les revenus issus du négoce du pétrole avec Glencore représentent jusqu’à deux tiers de tous les revenus pétroliers du Tchad. Mais la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT), compagnie pétrolière de l’Etat et principal partenaire d’affaires de Glencore, est une vraie boîte noire. Glencore elle-même ne coopère que partiellement avec l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), qu’elle soutient pourtant officiellement. C’est précisément dans un cas comme celui-ci que la Suisse, l’une des principales plateformes de négoce de matières premières, devrait prendre ses responsabilités. Or la révision du droit de la société anonyme, qui figure à l’ordre du jour de la séance du Conseil national de cet été, exclut précisément le négoce des matières premières des dispositions de transparence prévues.
Cette mesure inefficace ne permettra pas de combattre la corruption, la pauvreté et les migrations dans les pays en développement. C’est ce que révèle une nouvelle analyse de données de Public Eye sur le secteur suisse des matières premières: les dispositions du projet de loi du Conseil fédéral ne concerneraient que 4 des 544 sociétés du secteur suisse des matières premières. Au Tchad et ailleurs, les géants du négoce comme Glencore, Vitol ou Mercuria concluent des transactions pesant plusieurs milliards de dollars avec des sociétés étatiques qui présentent de forts risques de corruption. Or, de telles transactions ne seraient pas soumises à la nouvelle norme de transparence.
Cela doit changer. SWISSAID présente son étude lors d’une conférence à Berne le mardi 13 juin et à Genève le 14 juin. La présentation sera suivie d’une table-ronde qui se penchera sur comment le négoce des matières premières peut devenir plus transparent. Le débat politique est ainsi lancé: le 22 juin, la Commission des affaires juridiques du Conseil national se saisira de cette question.(Fin du résume).
Il est important que la diaspora tchadienne en Suisse et en Europe se mobilise, tous ceux qui peuvent, se rendent à cette table ronde, pour y participer, interpeller les invités et les participants et dénoncer ce régime de corruption, de mal gouvernance, de pillage.
Il est important à un moment où des signes évidents de « lâchage » du régime d’Idriss Deby, apparaissent, que la diaspora tchadienne fasse entendre sa voix, soit le porte-voix des souffrances des populations pour accompagner et fortifier ce mouvement vers une fin de règne dont les premiers jalons sont bel et bien posés.
La Rédaction de Zoomtchad.