Les élections ivoiriennes qui viennent de se dérouler sont l’acte final, du moins espérait-on, de la crise politique ivoirienne née à la mort d’Houphouët Boigny, l’homme qui avait réussi à maintenir le pays dans la paix et la stabilité.
Au moment où il s’est senti faiblir vers la fin de sa vie, il eut la mauvaise idée de nommer ADO Premier Ministre et H.K. BEDIE comme Président de l’Assemblée Nationale, lequel devait donc gérer la vacance du pouvoir à la suite du décès de Houphouët. A la mort du père de l’indépendance ivoirienne, ADO, Premier ministre, s’opposa à ce que Bédié hérite du pouvoir désormais vacant.
A cette époque pas si lointaine, la France et ses medias étaient farouchement contre ADO, taxé d’agent américain, produit du FMI. La France lui reprochait d’avoir favorisé la privatisation du secteur cacao, désormais entre les mains des multinationales américaines. ADO était donc considéré par Paris et ses medias comme l’homme à abattre. Pour l’écarter de la course au pouvoir, la françafrique a inventé le concept d’ivoirité, institutionnalisé dans un texte de la Constitution ivoirienne par des juristes français, s’il vous plait. Beaucoup de personnes se rappellent, la fameuse guerre juridique autour des termes « et/ ou » de nationalité ivoirienne. L’affrontement au sommet entre Bédié et Ouattara, entraina le coup d’Etat du général Guei. Les élections organisées comme dans la fameuse fable de la fontaine « …. » profitèrent à un troisième larron à savoir Laurent Gbagbo. Paris ne décolérera pas que son candidat Bédié soit out au profit de son vieil ennemi, l’opposant historique à Houphouët Boigny, Laurent Gbagbo. Chirac, alors au pouvoir et fort de son réseau, lui mena une guerre personnelle et comme en France, les haines sont héréditaires au sein de l’establishment politique, les autorités françaises n’ont eu de cesse d’organiser la chute de Gbagbo.
En quoi faisant ? En créant à partir d’une simple mutinerie de soldats sortis pour exiger le paiement de leurs soldes, une rébellion organisée et armée à partir du Burkina Faso. Une rébellion à qui la françafrique fabriqua une stature internationale, et qui imposa la partition de la Côte d’Ivoire avec le concours actif des militaires français dont le positionnement dans la zone tampon n’avait pas pour but d’assurer la survie du pouvoir de Laurent GBAGBO, Président légitimement élu, mais plutôt de se donner le temps pour conférer une légitimité politique aux forces rebelles menées par Alassane OUATTARA masqué sous le paravent de Guillaume SORO et autres Chérif…
C’est ainsi que les accords de Marcoussi eurent lieu avec pour objectif de dépouiller Laurent GBAGBO, Président élu, de tous ses pouvoirs. Très pertinemment, ce dernier les rejeta et un nouvel round de négociations eut lieu à OUAGADOUGOU sous l’égide de Blaise CAMPAORE.
Les Nations Unies participèrent au processus de sortie de crise par l’envoi sur le terrain d’une force de 8000 hommes et un représentant du SG de l’ONU fut désigné pour la Côte d’Ivoire. Des élections devaient se tenir, mais pour cela, aux termes des résolutions prises par le Conseil de Sécurité, les populations civiles devaient être sécurisées, tout le processus électoral devait être certifié par le représentant de l’ONU sur place et surtout les rebelles retranchés dans la zone Nord devaient être désarmés par l’ONUCI, afin que le pays soit de nouveau réuni et que les élections puissent se tenir sur l’ensemble du territoire. La candidature d’ADO devait être aussi acceptée, et sa nationalité ivoirienne ne plus être contestée. Guillaume SORO devait être désigné Premier Ministre.
Or que s’est-il passé ?
Laurent GBAGBO a tenu parole et respecté sa part de contrat, le processus électoral fut complètement repris et mis sous contrôle des Nations Unies. La candidature d’ADO validée mais les Nations unies n’ont pas désarmé les rebelles, préférant leur encasernement. A maintes reprises, le camp GBAGBO attira l’attention de la communauté internationale sur deux points très importants. Premièrement, que le non respect des résolutions qui imposaient le désarmement des rebelles comme préalables à la tenue des élections était une source d’inquiétude pour le bon déroulement des élections. Deuxièmement, le nombre d’électeurs inscrits dans certaines villes du Nord ont augmenté de 5 fois par rapport au nombre existant avant partition. Des soupçons de transfert de population en provenance du Burkina sont avancés. Le camp GBAGBO prenait à témoin les statistiques du PNUD, de l’UNICEF. Mais, rien n’y fit, les Nations Unies tergiversaient et faisaient croire que GBABO ne voulait pas organiser les élections.
Les élections eurent lieu et dès le premier tour, les zones Nord connurent des troubles, ainsi que le vote en France. La commission électorale invalida l’élection en France pour cause de troubles. Le camp GBAGBO l’accepta malgré le fait que la communauté ivoirienne en France lui est favorable. Il attira l’attention sur les troubles au Nord pour le second tour.
Le débat électoral à la télévision se passa dans un climat de sérénité et de calme qui apaisa un moment les craintes. Les élections se déroulèrent au second tour et le camp GBAGBO fit cas avec raison d’importantes obstructions au Nord, tous les superviseurs du camp GBAGBO ont été chassés des bureaux de vote, des électeurs battus. Ces problèmes graves furent ignorés par la CEI qui refusa d’en discuter en disant qu’il fallait attendre et les soumettre au conseil constitutionnel. Or et à juste titre, le camp GBAGBO répondit qu’ il ne s’agit pas d’un contentieux électoral, il est question de gens qui ont empêché par la violence à d’autres personnes d’aller voter, de plus, c’est la même démarche qui a entrainé l’invalidation du vote en France par la même CEI. La CEI dans sa procédure de publication des résultats doit avoir la signature des délégués sur les PV avant toute publication. Le camp GBAGBO refuse de signer les PV si les élections au Nord ne sont pas analysées objectivement.
Et c’est à ce moment crucial que les NU ont totalement dérapé et sont sorties de leur mission de certification. Certifier une élection c’est s’assurer que l’ensemble du processus s’est bien passé, qu’il répond aux normes internationales. Pourquoi le représentant des NU n’a-t-il pas intervenu pour dire clairement ce qui s’est passé au Nord, pourquoi une enquête n’a-t-elle pas eu lieu, ne serait-ce que pour démontrer la neutralité du certificateur ? Surtout que la télévision ivoirienne a largement diffusé les images de violences et les preuves évidentes que les superviseurs du camp GBAGBO se sont tous refugiés auprès de l’Onuci au Nord.
La CEI était donc dans l’impossibilité de publier des résultats car le camp GBAGBO refusait de signer les PV tant que leurs revendications pour le cas du Nord n’étaient pas étudiées. Face à ce blocage connu de toute l’opinion internationale, qu’a fait le superviseur des NU ? Lui, dont la mission était de mener à bien le processus électoral, de ramener la paix en Côte d’Ivoire, il a fait la sourde oreille comme s’il n’était pas concerné. Le blocage continua et l’on s’approcha de l’expiration du délai légal de 3 jours donnés par les textes pour que la CEI donne les résultats. Si les 3 jours expiraient sans que les résultats soient proclamés, dans ce cas, la CEI n’est plus compétente et il revient au Conseil Constitutionnel de statuer sur la question.
A quoi va-t-on assister ?
Le porte-parole de la CEI se présente devant la presse pour donner les résultats des régions Nord , les représentants du camp GBAGBO lui disent que ces résultats ne sont pas validés par toutes les parties comme l’exigent les textes, et prenant la presse à témoin, ils demandent qu’on interpelle sur le champ le président de la CEI pour qu’il réponde sur ces faits graves consistant à faire un forcing pour publier de manière frauduleuse des résultats contestés.
Comme par hasard la caméra de France 24 était là pour filmer mais aussi pour diffuser l’élément de manière tronquée à des fins de manipulation de l’opinion comme on le verra plus tard. C’est après avoir appelé en vain à un contrôle par le président de la CEI de l’intention de son porte-parole de publier des résultats non validés, et devant le refus non motivé et presque silencieux de ce porte-parole du camp Ouattara que les responsables lui ont arraché des mains les PV litigieux.
Malgré cela, les NU garderont le silence et ne feront rien pour décanter la situation, bien au contraire les medias français déchainés exploitent de manière partiale l’incident monté par leurs services en parfaite collusion avec les NU et le camp Ouattarra. Les demandes d’explication du camp GBAGBO annoncées par AFI Nguessan à la CEI restent sans réponse.
Le délai de 3 jours donné à la CEI pour promulguer les résultats provisoires a expiré, le Conseil Constitutionnel annonce sa saisine conformément aux textes régissant le processus électoral et déclare se mettre à la tâche.
Que va-t-il se passer à DEUX HEURES DU MATIN, alors que les Ivoiriens dormaient ? le président de la CEI quitte son domicile pour aller au quartier général d’Alassane OUATTARA, le fameux Hôtel GULF, et là comme par hasard, la caméra encore une fois de France 24 est là, elle filme la déclaration du président de la CEI (un collaborateur de OUATTARA) et la balance dans le monde entier avec un tapage monstrueux. Une bizarrerie toutefois pour avoir vu l’élément diffusé en boucle : J’ai été étonné que la partie audio de cette déclaration ait été masquée. En fait, personne n’a jamais entendu la voix du président de la CEI faire cette annonce illégale. Bizarre, bizarre…
Autre étrangeté, c’est le silence total de ce président de la CEI depuis qu’il a basculé son pays dans les troubles. Etonnant silence pour quelqu’un qui aurait soi disant fait son travail. Qu’est-ce qui l’empêchait de s’exprimer pour se défendre et donner toutes les preuves de sa bonne foi.
Pourquoi, alors qu’il a agi en situation d’incompétence, alors qu’il est un proche de OUATTARA, pourquoi la communauté internationale s’appuie t-elle sur des actes aussi peu transparents pour lui donner du crédit ? Parce que cette nébuleuse appelée communauté internationale elle-même est scandaleusement partisane et que tout le processus des accords de paix de OUAGADOUGOU était un traquenard électoral dont le but était de faire partir GBAGBO du pouvoir. Et quand les choses ont commencé à mal tourner la France a, de mèche avec le camp OUATTARA, accéléré les choses en fomentant un coup de force électoral à 2 heures du matin avec ses médias et un président de la CEI, partisan d’ADO, se jetant sans crier garde dans une grossière comédie. On est en présence d’une situation incroyable où des résultats d’une élection présidentielle pour lesquelles 350 millions d’euros ont été dépensées ,sont balancés sur une chaîne étrangère à 2 heures du matin par un président d’une CEI désormais forclose, et de manière illégale puisqu’ aucun des représentants de GBAGBO n’était au courant de la démarche et ne pouvait donc valider par sa signature les procès verbaux. Et, tout cela, la communauté internationale le sait et en est complice.
Le conseil constitutionnel se prononce, invalide les résultats dans certaines régions au Nord et déclare GBAGBO vainqueur ; 48 heures après, il prête serment .
Que fait la communauté internationale ?
Elle prend conscience que son protégé OUATTARA n’est pas si bien placé que cela sur le plan juridique et ce, malgré le tapage médiatique des médias de la françafrique, devenus complètement fous de rage.
OUATTARA est en position de faiblesse quoiqu’on dise.
D’abord, peut-on se proclamer Président à partir de résultats provisoires ?
Non, en aucun cas. Et les ripoux de la communauté internationale l’ont tellement bien compris que c’est la raison pour laquelle le représentant des NU s’est mis en avant pour dire : C’est moi qui certifie les élections et je reconnais OUATTARA ; il voulait, par cette prise de position fracassante, combler la faiblesse de ce président Ouattara, désigné par un président d’une CEI forclose et incompétente, et en plus autoproclamé à partir de simples résultats provisoires.
Ensuite, le représentant des NU en Côte d’Ivoire a une mission de certification des élections et non pas une mission de désignation du Président du pays. Certifier un processus électoral, c’est témoigner que les listes électorales, les cartes d’électeurs, la campagne, le déroulement du vote, l’organisation du vote (isoloirs, encre, sécurité), que tout cela s’est déroulé selon les normes internationales qui font qu’on puisse dire qu’une élection est crédible.
Enfin, jusqu’à aujourd’hui, personne en Côte d’Ivoire n’a obtenu copie de tous les PV qui ont servi à ce fameux président de la CEI de proclamer les résultats, ni le camp GBAGBO, ni le Conseil Constitutionnel, personne n’a eu les résultats dans la totalité, malgré plusieurs demandes officielles ; avouez qu’il y a, quand même, des problèmes avec les NU et leurs acolytes.
Pourquoi ne pas publier et envoyer ces résultats aux institutions ivoiriennes s’ils étaient si clean comme on le crie à la terre entière ?
On a assisté à un cirque pas possible, Guillaume SORO nommé PM par GBAGBO en application de l’accord de OUAGADOUGOU est venu démissionner auprès de OUATTARA, le tout retransmis par France 24, chaine françafricaine pro OUATTARRA, de la poudre de perlimpinpin destinée à pousser à la roue un allié mal en point. Tout le monde sait qu’en droit existe un principe qui s’appelle le parallélisme des forme, schématisé par la formule « qui nomme, révoque », Guillaume SORO ne pouvait démissionner que devant GBAGBO ; il pouvait, compte tenu de la tension, envoyer une lettre de démission. Bien au contraire, on l’a vu se fourvoyer dans cette mascarade qui est la preuve de leur désarroi. De plus, OUATTARA, lui-même, a prêté serment en envoyant une lettre au Conseil Constitutionnel Ivoirien, le même conseil à qui la communauté internationale et Ouattara refusent de lui reconnaitre le droit de statuer quand il s’agit de GBAGBO, mais le sollicite pour OUATTARA !
Comme on le soulignait plus haut, le représentant des NU en hurlant que c’est lui qui certifie les élections et, par conséquent, lui seul avait le droit de dire qui a gagné les élections (selon ses extrapolations abusives), s’est retrouvé coincé par son raisonnement car il aurait, alors, fallu que OUATTARA prêta serment devant lui !
La Côte d’Ivoire n’a jamais été placée sous tutelle des Nations Unies ; jusqu’à preuve du contraire, c’est un pays souverain.
L’ONU a failli à sa mission de désarmement des rebelles ivoiriens, des rebelles chouchoutés par la communauté internationale. Relevons, pour nous Tchadiens, spécialistes es rebellions, que nos rebelles à nous sont combattus, bombardés, marginalisés, ignorés, et massacrés par des coups de semonce de leurs jaguars. Même quand ils décident de rentrer, on les emprisonne et leur font subir des tortures sous le regard de la communauté internationale. Drôles de rebelles ivoiriens ! A dire vrai, des purs valets de l’impérialisme occidental.
L’ONU est une organisation de complots, de magouilles et de scandales. Peut-on oublier ce qui s’est passé en Irak, avec l’histoire des armes de destruction massive où la communauté internationale s’est levée et est allée massacrer de millions de personnes innocentes, détruire totalement un pays et le ramener à l’âge de la pierre taillée ? Peut-on faire fi de ce qui se passe en Afghanistan, en Palestine ? Non ! Quotidiennement, on nous démontre que la raison du plus fort est toujours la meilleure. A l’ONU, les pays se rendent des services réciproques, ainsi Sarkozy va augmenter le nombre de ses soldats en Afghanistan et demandera à Obama de lui donner un coup de main sur la Côte d’Ivoire. C’est tellement évident qu’on voit nos gaillards de RFI quotidiennement mettre en avant la position de OBAMA, espérant faire trembler tout le monde. Pitoyable ! Les citoyens français ont raison d’être ulcérés devant les courbettes faites par Sarkozy à OBAMA.
La France en veut à mort à GBAGBO et est prête à mettre ce pays à feu et à sang, pour le faire partir. Toute l’histoire de l’Afrique est là pour en témoigner. Sous le manteau des NU, elle mène sa guerre en Côte d’Ivoire, c’est une évidence.
L’Afrique noire est partagée en morceaux de territoires conquis. Ce sont dans ceux « appartenant » à la France que peuvent régner les dictatures les plus féroces ; le peuple souverain dont parle Sarkozy n’existe même pas dans les rêves les plus fous. Dans ces zones de barbarie, les opposants sont liquidés, les femmes massivement violées même quand il y a des forces des Nations Unies qui font la politique de l’autruche. Dans ces zones de barbarie, on va chercher ces compatriotes français quels que soient les forfaits qu’ils ont commis. Dans ces zones de barbarie, le procureur de la CPI ne l’ouvre pas. Ce sont dans ces zones de barbarie que la France achète le baril de pétrole à 3 dollars quand il en coûte 80…
Les zones non encore dominées, encore indociles sont férocement combattues et c’est le cas de la Côte d’Ivoire de Laurent GBAGBO, d’où tout ce complot sur fond de convoitises des richesses de ce pays. La France a, depuis l’offensive chinoise en Afrique, demandé aux Américains de la soutenir, de l’aider à contenir l’avancée des Chinois sur ses plates bandes en Afrique. GBAGBO refuse de signer les fameux APE, veut octroyer des permis d’exploitation aux chinois, alors il devient un homme à abattre. Comme il a été démocratiquement élu, il faut lui créer des problèmes ; c’est une mutinerie inventée de toutes pièces, puis organisée en rébellion sécessionniste mais qui commença à s’effriter, d’où l’urgence de la légitimer par des accords de paix ; mais attention, il ne s’agit pas de leur faire partager le pouvoir tout simplement, non, il s’agit de renverser GBAGBO par un putsch électoral avec l’aide des NU, de leurs forces et de l’armada de mercenaires africains.
Et c’est, ce qui se passe sous nos yeux en Côte d’Ivoire où quotidiennement OUATTARA apparait comme un homme totalement isolé dans son bunker, avec l’ONUCI. Il est identifié, bel et bien, comme l’homme de l’étranger.
On a vu, en revanche, les chefs traditionnels des différentes ethnies du pays, les organisations syndicales, les ONG des droits de l’homme, les associations de la société civile réaffirmer leur soutien à GBAGBO. Toutes les couches sociales ont répondu au mot d’ordre de « tout le monde au travail, que le pays marche » lancé par GBAGBO et la Côte d’Ivoire ne s’est pas arrêtée, n’a pas sombré dans le chaos préparé par la France.
La rage au cœur, la communauté internationale a, comme il fallait s’y attendre, actionné le procureur de la CPI, le chasseur de Nègres. Faut-il rappeler que les USA n’ont même pas reconnu la CPI, que pour la France, la compétence de la CPI est une simple possibilité pas une obligation, que la CPI est loin d’être une Cour de justice indépendante, dans la mesure où au cœur de son système, on trouve le Conseil de Sécurité des NU qui, par une résolution, peut poursuivre un dirigeant d’un pays non signataire, comme cela a été le cas pour le Président Soudanais, autre ennemi de la communauté internationale.
Dans ce bras de fer désormais engagé contre le peuple ivoirien qui soutient GBAGBO et avec celui-ci la souveraineté et les richesses de son pays, et certainement pas OUATTARA , tous les coups seront permis pour la France et sa coalition.
La télévision ivoirienne a montré l’arrestation d’hommes d’affaires français venus livrer des conteneurs bourrés de munitions au port d’ABIDJAN et destinés aux forces rebelles de Ouattara. Ils furent expulsés avec leurs cargaisons dangereuses. Puis, ce fut le tour de militaires français, porteurs de la valise diplomatique de l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire. Des appareils suspects étaient ainsi convoyés. Interrogés les militaires ont répondu qu’ils ignoraient à quoi servaient ces appareils. Prenant à témoin le public ivoirien, la sécurité n’a pas ouvert les gros sacs contenant les appareils suspects mais les a mis sous scellés en attendant des explications de l’Ambassade de France.
On a eu à titre de représailles, le gel des avoirs et des biens puis l’interdiction des visas pour GBAGBO et ses proches. La CEDEAO et l’UA sont mis à contribution mais aucun Chef d’Etat africain n’a pipé un mot. Sarkozy s’est chargé de marteler que la totalité des pays africains ont apporté leur soutien à Ouattara, ce qui est totalement faux. En fait, en étant aussi péremptoire dans ses mensonges, le président Français trace la route et fait savoir à ses subordonnés qu’il les veut au garde à vous sur cette affaire.
La diaspora ivoirienne en France, en Angleterre et aux Etats Unis a bravé la météo pour soutenir GBAGBO et ce fut grandiose, mais cela, vous ne le verrez pas sur France 24, ni sur RFI : d’autant plus que de nombreux africains, français, maghrébins, latinos se sont joints à eux pour exprimer leur raz-le- bol de cette communauté internationale. Parallèlement, on a vu l’échec de la manifestation dont le but était d’aller à l’assaut d’un média, et dire que ce sont les donneurs de leçons qui ont recours à ces méthodes. OUATTARA et SORO restent planqués dans leur hôtel étroitement gardé par les éléments de l’ONUCI, et envoient des jeunes désœuvrés avec le secret espoir qu’ils soient massacrés comme en Guinée avec 200-300 morts pouvant donner prétexte à une intervention militaire. L’armée ivoirienne a paré le coup et a réussi à maintenir l’ordre, à ramener le calme pour finalement lever le couvre feu.
Un fait nouveau et important est à signaler, les français établis en Côte d’Ivoire ont écrit une lettre ouverte à Sarkozy dans laquelle, ils lui demandent d’arrêter son ingérence dans les affaires de ce pays ami de la France. Les responsables ivoiriens ont, lors de meetings, expliqué le contenu de cette lettre à la population, évitant ainsi les amalgames et les débordements.
L’arme financière est utilisée pour faire partir GBAGBO, on veut fermer les robinets pour bloquer l’économie de ce pays. Toujours est-il que le gouvernement a annoncé le paiement normal des fonctionnaires en ces périodes de fin d’année. Le couvre-feu est levé depuis hier pour permettre à tous de préparer les fêtes de fin d’année..
Gbagbo a invité Ouattara et les autres à regagner leur domicile en toute sécurité.
Que va-t-il se passer ?
La France ne s’avouera pas vaincue, elle fera couler le sang ivoirien, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Elle le fera certainement, car, cela ne lui coûtera rien du tout. Déjà, Sarkozy désavoué par les français installés en Côte d’Ivoire est fou furieux, c’est pourquoi les médias français ont fait le black out sur la missive adressée à Sarkozy. Le Gouvernement Sarkozy veut l’évacuation de ses ressortissants bien que ceux-ci souhaitent rester.
On annonce pour vendredi un Sommet de la CDEAO, la France souhaite une intervention militaire directe, une opération « RESTORE OUATTARA » officiellement, avec le Nigeria en tête de pont mais en fait, ce seront les forces de l’ONUCI et les militaires français qui engageront le combat pour destituer GBAGBO et mettre à sa place leur homme de main Ouattara. Le mandat de l’ONUCI ne lui permet pas de s’engager militairement, c’est pourquoi les pays africains et leurs élites feront office de mercenaires pour exécuter les sales besognes comme du temps des colonies où les excréments des colons étaient collectés dans des seaux et transportés par les africains sur leur tête pour aller les vider dans des fosses avant de ramener les seaux et de recommencer le lendemain. Le grand écrivain Hamadou Hampaté BA nous l’a si bien raconté. Faut-il s’étonner que personne ne nous respecte !
50 ans d’indépendance se sont écoulés, on a l’impression que les choses ont empiré, les Chefs d’Etat africains sont allés s’aplatir devant leur parrain à l’exception de GBAGBO, tout un symbole. Que ces dirigeants mal aimés de leurs peuples le fassent pour sauvegarder leur fauteuil passe encore, mais que les élites de nombreux pays africains ne puissent dire la vérité sur ce qui se déroule sous leurs yeux en Côte d’Ivoire est tout simplement hallucinant. On a ceux qui veulent des planques aux Nations-Unies, ceux qui veulent sauvegarder leurs marchés de consultance, ceux qui souhaitent conserver leur chance d’obtenir un visa, ceux qui ont des ambitions politiques et qui estiment qu’il faut être du côté des plus forts… Ainsi, d’ores et déjà, c’est la bousculade pour emboucher les trompettes tendues par la fameuse communauté internationale, et à contrario, c’est le désert quand il s’agit de dénoncer les abus de cette même communauté internationale.
Avant la Côte d’Ivoire, il y a eu la Guinée, là aussi la France et ses mercenaires africains ont réussi un « miracle » électoral. Cellen Diallo avait devancé de 23 points le candidat de la France, ami de Kouchner, Alpha CONDE. Et là, des grosses manœuvres ont eu lieu pour retarder la tenue du second tour de l’élection présidentielle pendant 4 mois afin de rendre crédible le miracle qui allait se produire. Les militants de Cellen Diallo ont été agressés et chassés à travers le pays (comme ceux de GBAGBO au Nord) ; il avait beau dénoncé le fait que ses partisans pourchassés n’avaient pas pu voter, la France avait choisi et tout le monde faisait la sourde oreille.
Lorgnez un peu le staff de ces élections guinéennes : Le général Sangaré, travaillant pour la francophonie, autant dire pour l’Elysée, a été chargé de superviser ces élections. Le général Lamine CISSE, ancien ministre de l’intérieur du Sénégal sous DIOUF, ex patron de la MINURCAT, était le directeur de campagne de Alpha CONDE pour la diaspora ,sans compter cette précision importante ,quelques mois plutôt, le même général était chargé de la réorganisation de l’armée guinéenne. Enfin signalons que le ministre des affaires étrangères français KOUCHNER est le pote de CONDE et était en fonction au moment des élections guinéennes.
Lors de la cérémonie de prestation de serment, en présence de 13 Chefs d’Etat africains, Alpha CONDE, après son investiture, est tombé dans les bras de KOUCHNER devant toute l’assistance interloquée, gênée et pour une grande partie, dégoutée. Précisons qu’au moment où le tout nouveau Président guinéen jouait lamentablement cette scène du parfait Nègre banania, Kouchner n’était plus ministre. Suite à cette grosse démonstration, KOUCHENER a été rappelé aux côtés de Alpha CONDE en tant qu’invité spécial et de nouveau, le Président guinéen s’est jeté dans les bras du désormais ancien Ministre des affaires étrangères de Sarkozy, rouge de confusion devant tant d’effusions publiques au lendemain d’élections douteuses. Plus que des mots, ces étreintes spectaculaires ont révélé, au grand jour ; le secret du miracle électoral guinéen.
Pour en revenir à la Côte d’Ivoire, en parfaite violation des textes qui régissent la CEDEAO, des sanctions ont été prises contre le gouvernement de GBAGBO en vue de l’asphyxier. On aura fait le constat que pas un seul Chef d’Etat des pays de la CEDEAO n’a osé s’exprimer officiellement, tout le monde se cache derrière la CEDEAO. En outre, on apprend par le Communiqué de l’Organisation régionale que celle-ci s’apprête à faire la guerre à la Côte d’Ivoire si jamais GBAGBO refuse de partir. Bizarrement, ce n’est pas l’UA qui doit assumer cette tâche, cependant on le comprend car, au sein de l’UA les poids lourds comme la Libye, l’Afrique du Sud, l’Angola et quelques autres ne sont pas des exécutants des sales besognes et n’ont pas l’esprit tirailleur.
En réunissant hier l’ensemble des chefs traditionnels de la Côte d’Ivoire, GBAGBO a révélé qu’après l’expiration du délai de 3 jours dévolu à la CEI pour proclamer les résultats, il avait essayé de joindre le président de la CEI pour savoir la suite. Ce fut impossible, et c’est ainsi qu’il a appris que les Ambassadeurs de France et des Etats-Unis ont été chercher le président de la CEI pour aller avec lui à l’hôtel GULF, siège du quartier général de M. Ouattara ; et c’est alors, qu’en leur présence, il a donné des résultats à 2 heures du matin sur France 24, avant d’être raccompagné à l’aéroport pour quitter la Côte d’Ivoire.
La proposition faite par GBAGBO à savoir, qu’une commission d’enquête internationale constituée de tous les pays qui le souhaitent n’a qu’à venir et procéder à un décompte en toute objectivité, a été rejetée totalement par les maîtres du jeu qui veulent et ont réussi à opposer les Africains entre eux, et travaillent à faire couler le sang sur le continent. Quoi de plus facile quand il ne s’agit ni de Français, ni d’Américains.
La découverte récente, aux larges des côtes ivoiriennes, d’importants gisements de gaz et de pétrole qui placeraient ce pays comme second producteur après l’Irak, explique largement la folie qui s’est emparée des occidentaux, exactement comme pour l’Irak. La grave crise économique presque la sinistrose économique de la France et de l’Europe fait qu’ il est désormais insupportable de laisser la Chine s’emparer des matières premières et de faire flamber les cours, sans compter que GBAGBO n’est pas le genre à vendre son pétrole à 3 dollars comme un Deby qui n’ a aucune idée du nombre de barils qui sort des puits tchadiens, et son clone le défunt Bongo qui, après 45 ans de pouvoir, s’est exclamé en disant qu’il ne savait pas où était passé l’argent du pétrole gabonais..
La situation en Côte d’Ivoire en cette période de commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines nous interpelle tous et surtout nous rappelle que nous sommes toujours des colonisés, des gens qu’on manipule à souhait. Le président Julius NIYERERE avait dit ces mots « avant la colonisation, nous avions nos terres et les colons avaient dans leurs mains la Bible, à la colonisation, nous nous sommes retrouvés avec la Bible dans nos mains et eux avaient nos terres. ». L’avocate française Gisèle Halimi rapportait récemment un témoignage sur Mitterrand et la guerre d’’Algerie : Militante de gauche, elle avait longuement discuté avec Mitterrand sur ses positions et ses fonctions de Ministre pendant la guerre d’Algérie, surtout au sujet des crimes, exécutions et tortures commis par les Français dans ce pays. L’avocate dit textuellement : « Totalement insensible à mes arguments sur les graves violations des droits de l’homme en Algérie, Mitterrand n’avait que ces seuls mots à la bouche ; les Algériens veulent leur indépendance, leur souveraineté, alors ils doivent accepter de mourir massivement pour nous l’arracher. ». Que le Tout Puissant aide les Ivoiriens dans leur juste et noble cause.
Par la Rédaction de ZoomTchad